Même si on ne la fait pas sauter, voici un peu de breizh-power pour la Chandeleur avec une bonne galette saucisse. Une pâte à base de sarrasin pour la galette et une bonne saucisse bretonne au porc pour la garniture, cela nous donne le hot dog armoricain.
Très répandue à Rennes et en Ille-et-Vilaine, la galette saucisse vous attend dans de nombreuses crêperies bretonnes. Vous pouvez aussi déguster cet emblème gourmand de la Bretagne sur les marchés ou auprès d’un foodtruck. Localement, cette spécialité de Bretagne est aussi appelée la robiquette.
Galette saucisse aux Halles de Quimper
Prenons la direction du Finistère et plus précisément la ville de Quimper. Rendez-vous aux Halles de Cornouaille où se trouve une crêperie artisanale tenue par Max Gaonac’h et son équipe. Une carte bien appétissante est proposée avec bien sûr la galette saucisse en vedette.
Derrière son billig, Max nous livre ses secrets sur sa galette saucisse. Celle qu’il prépare aux quimpérois et touristes de passage. Pour Max Gaonac’h, la galette est un terme générique. Aux halles de Quimper, on est plus sur une crêpe au sarrasin ou crêpe blé noir. Une galette, c’est quelque chose de plus épais, précise-t-il. On préfère de loin une pâte fine et croustillante que l’on fait, ici, avec de la farine de Pont l’Abbé.
En effet, dans cette crêperie, ce sont les produits locaux qui sont à l’honneur. Pour Max Gaonac’h, l’approvisionnement en circuit court a une réelle importance. Farine et saucisses viennent de Cornouaille.
Le choix de la saucisse
Max : dans notre crêperie, on prend des saucisses Hénaff pour notre galette saucisse. On est dans une démarche de produits locaux. Hénaff étant à Pouldreuzic, on est donc en circuit court. Le suivi des produits qui est mis en place par ce producteur correspond bien à nos besoins et notre façon de voir les choses. Cette saucisse de porc est faite à partir du jambon avec un peu de sel et de poivre, et rien d’autre. Je ne vois pas pourquoi on irait chercher ailleurs.
Autrement, je suggère de prendre une saucisse fraiche hachée grossièrement et un peu épicée comme une saucisse fermière. Ça fonctionne bien aussi avec une saucisse fumée. Dans tous les cas, il faut privilégier une bonne texture en bouche.
La cuisson de la saucisse
Max : C’est Hénaff qui nous a conseillé de pocher la saucisse pour une cuisson homogène. Ensuite, il faut la passer légèrement à la poêle ou à la plancha pour griller le boyau. On ne perd rien de la texture ni du goût. Ainsi, en la cuisant à l’avance, cette saucisse peut être juste réchauffée sur le billig avant de la rouler dans la galette.
D’autres ingrédients pour la galette saucisse
Max : Cela nous arrive d’ajouter quelques ingrédients dans notre galette saucisse. À Rennes, c’est saucisse nature avec un peu de moutarde. Ici, à Quimper, on utilise plusieurs produits qui se marient bien. On a du confit d’oignons. On peut aussi ajouter du fromage et même du camembert ce qui change un peu la tête de cette galette. C’est ainsi un bon mélange de saveurs. Le grand classique reste cependant la saucisse nature avec poivre et moutarde.
L’histoire de la galette saucisse
Si la galette remonte au XV-XVIème siècle, du temps d’Anne de Bretagne, l’origine précise de la galette saucisse reste entourée de mystère. Elle est cependant étroitement liée aux marchés et aux festivités locales en Bretagne. Certains racontent qu’elle aurait vu le jour au début du 20e siècle, lorsqu’elle était proposée comme un repas pratique et abordable lors des foires et des rassemblements populaires.
Pleinement au patrimoine gastronomique breton, sa popularité s’est rapidement répandue grâce à sa simplicité à la préparer et à son goût réconfortant. Elle est composée d’une saucisse de porc fraîche grillée, enroulée dans une galette de sarrasin, également connue sous le nom de galette de blé noir. L’alliance entre la texture rustique de la galette et les saveurs de la saucisse en a fait un plat très prisé des bretons et des touristes.
De nos jours, la galette saucisse, aussi appelée robiquette, est devenue un incontournable des festivals, des marchés et des événements en Bretagne. On la trouve aussi dans de nombreuses crêperies, marchés et stands de restauration rapide de la région. Cette spécialité culinaire simple et délicieuse, continue de séduire de nombreux amateurs. Elle demeure une tradition solidement ancrée dans la culture bretonne. Accompagnée d’un verre de cidre, la galette saucisse est, sans aucun doute, un des emblèmes gourmands de la Bretagne.
Un comité de sauvegarde de la galette saucisse
Tellement importante aux yeux des bretons, la galette saucisse possède même un comité de sauvegarde qui a été créé en 1994. Il s’agit de l’association Sauvegarde de la Galette-Saucisse Bretonne (SGSB). Ce comité annonce plus de 3000 adhérents. Il propose les 10 commandements de la galette saucisse :
- Saucisse, moins de 120 grammes, tu ne feras
- Point de moutarde, tu ne mettras
- Grasse, jamais, tu ne seras
- Au Stade rennais, tu excelleras
- À deux mains et à toute heure, on te mangera
- Un verre de cidre t’accompagnera
- Maximum, deux euros, tu coûteras
- Service, sourire, tu les auras
- Parfaitement, on te grillera
- À Rennes, cette charte, on respectera
Et même une chanson
Les soirs des matches de foot, à proximité et dans les travées du Roazhon Park, le stade de la route de Lorient à Rennes, il est fréquent d’entendre les supporters du Stade Rennais chanter « Galette saucisse je t’aime… ». C’est en effet un chant de supporters des rouge et noir créé dans les années 90 par deux membres du Roazhon Cetic Kop. Les paroles chambrent un peu le Stade Lavallois, le SM de Caen, le Mans FC et l’adversaire historique qu’est le FC Nantes. Dans les années 2010, cette chanson prendra une tout autre ampleur grâce à un clip vidéo avec la voix de Jacky Sourget, l’ancien speaker du Stade Rennais.
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